Conjecture de Restivo

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La conjecture de Restivo est une assertion de la théorie des codes due à Antonio Restivo en 1981[1]. Son énoncé original a été contredit en 2010 [2], cependant des versions plus faibles demeurent aujourd'hui ouvertes.

Énoncé

On se donne un alphabet fini Σ et un ensemble de mots sur cet alphabet S Σ {\displaystyle S\subseteq \Sigma ^{*}} . L'ensemble des facteurs de S, noté Fact(S), est l'ensemble suivant :

F a c t ( S ) = { w Σ | u , v Σ , u w v S } {\displaystyle Fact(S)=\{w\in \Sigma ^{*}|\exists u,v\in \Sigma ^{*},uwv\in S^{*}\}}

Un mot m Σ {\displaystyle m\in \Sigma ^{*}} est dit incomplétable pour un ensemble M Σ {\displaystyle M\subseteq \Sigma ^{*}} si m Σ F a c t ( M ) {\displaystyle m\in \Sigma ^{*}\backslash Fact(M^{*})} . Autrement dit, si l'on considère une suite finie de mots de M {\displaystyle M} , alors m {\displaystyle m} n'apparaîtra jamais comme facteur de la concaténation de ces mots.

On note l ( M ) = max w M | w | {\displaystyle l(M)=\max _{w\in M}|w|} la longueur maximale d'un mot de M {\displaystyle M} et s l ( M ) = m M | m | {\displaystyle sl(M)=\sum _{m\in M}|m|} la somme des longueurs des mots de M {\displaystyle M} .

On peut remarquer que M Σ l ( M ) {\displaystyle M\subseteq \Sigma ^{\leq l(M)}} donc | M | | Σ l ( m ) | = | Σ | l ( M ) + 1 1 | Σ | 1 = O ( | Σ | l ( M ) ) {\displaystyle |M|\leq |\Sigma ^{\leq l(m)}|={\frac {|\Sigma |^{l(M)+1}-1}{|\Sigma |-1}}=O(|\Sigma |^{l(M)})} et s l ( M ) m M l ( M ) = | M | l ( M ) = O ( l ( M ) | Σ | l ( M ) ) {\displaystyle sl(M)\leq \sum _{m\in M}l(M)=|M|l(M)=O(l(M)|\Sigma |^{l(M)})} .

En 1981 Restivo conjecture que tout ensemble M {\displaystyle M} ayant un mot incomplétable en a, en particulier, un de longueur au plus 2 l ( M ) 2 {\displaystyle 2l(M)^{2}} et que de plus ce mot est de la forme m 1 u m 2 u . . . m l ( M ) 1 u {\displaystyle m_{1}um_{2}u...m_{l(M)-1}u} u {\displaystyle u} est un mot de longueur l ( M ) {\displaystyle l(M)} n'appartenant pas à M {\displaystyle M} et les m i {\displaystyle m_{i}} sont des mots de longueur au plus l ( M ) {\displaystyle l(M)} . Ceci est vrai dans le cas où M = Σ k { w } {\displaystyle M=\Sigma ^{k}\backslash \{w\}} avec w {\displaystyle w} de longueur k {\displaystyle k} , mais pas en général[3].

Énoncés plus faibles

On ne sait pas si la longueur du plus petit mot incomplétable de M {\displaystyle M} est polynomiale en l ( M ) {\displaystyle l(M)} , ni même si elle est polynomiale en s l ( M ) {\displaystyle sl(M)} .

On dit que M {\displaystyle M} est un code si pour tous u 1 , . . . , u n , v 1 , . . . , v m M {\displaystyle u_{1},...,u_{n},v_{1},...,v_{m}\in M} , si u 1 . . . u n = v 1 . . . v m {\displaystyle u_{1}...u_{n}=v_{1}...v_{m}} alors n = m {\displaystyle n=m} et pour tout 0 < i n {\displaystyle 0<i\leq n} , u i = v i {\displaystyle u_{i}=v_{i}} .

Dans ce cas on ne sait pas si la longueur du plus petit mot incomplétable est polynomiale en l ( M ) {\displaystyle l(M)} .

Notes et références

  1. (en) Antonio Restivo, « Some remarks on complete subsets of a free monoid », Quaderni de ”La ricerca scientifica",‎
  2. Gabriele Fici, Elena V. Pribavkina et Jacques Sakarovitch, « On the Minimal Uncompletable Word Problem », arXiv:1002.1928 [cs],‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Vladimir V. Gusev et Elena V. Pribavkina, « On Non-Complete Sets and Restivo's Conjecture », arXiv:1104.0388 [cs],‎ (lire en ligne, consulté le )


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